vendredi 23 janvier 2015

La contestation ne permet pas tout...


Il fallait s'y attendre. Le collectif qui s'était opposé à l'abattage du ginkgo biloba de la cathédrale s'est manifesté lors du dernier conseil municipal du 22 janvier.
M'étant fait quelques « amis » lors de la gestion des arbres des Jacobins, des tilleuls de la Cité Plantagenêt ou encore du saule de la rue de l'Osier, j'avais plutôt de la sympathie pour ces opposants, même si de temps en temps leur « lyrisme arboricole » avait tendance à m'amuser.
Mais lors de ce conseil municipal, ils ont dépassé les bornes et personne ne peut cautionner une telle banderole.


Comme dans toute organisation, je pense que les mots d'ordre sont discutés et de laisser passer ce genre d'insulte ne grandit pas les auteurs.
J'ai reçu beaucoup de mails qui s'étonnaient de mon silence sur l'abattage du ginkgo biloba et qui l'assimilait à un soutien du maire sur le sujet. Alors, développons...
• sur l'abattage lui-même. Cela ne m'a pas heurté car j'ai eu la chance lorsque j'étais élu, d'avoir déjà toutes les explications sur la nocivité de ce remblai sur lequel avait été planté le ginkgo biloba : poussée sur le mur d'enceinte, rôle destructeur des racines, etc. Alors j'en avais fait mon deuil. Je ne pleurerai donc pas sur la disparition de cet arbre,  d'autant plus que les opposants se sont toujours tus sur le fait qu'une bonne vingtaine de leur arbre chéri avait été replantée le long de la rue des Maillets. Bien sûr, ils n'ont pas encore la taille de celui de la cathédrale... mais surtout ne cherchez pas à expliquer aux opposants que l'on plante des arbres pour les générations futures : ils sont dans la culture de l'instant.
• sur la méthode. Pour moi, ce n'est plus pareil. La façon dont cet arbre a été abattu en catamini est absolument scandaleuse. Que le maire ne prévienne personne, qu'il convoque lui-même ou par l'intermédiaire du service des espaces verts (l'adjoint à la nature Bernard Breux était-il lui-même au courant ?) une société d'élagage afin d'abattre cet arbre est un déni de démocratie. Il n'était pas difficile d'expliquer a priori aux Mancelles et aux Manceaux les raisons de l'abattage, d'organiser même des visites, d'expliquer... Les gens auraient compris.
Non seulement le maire ne l'a pas voulu, mais il a laissé Isabelle Sévère, sa première adjointe Verte, affirmer devant les caméras de FR3 qu'il n'y avait rien de décidé et qu'il y aurait concertation. Et ça c'est scandaleux car il savait que ce seraient les Verts qui seraient en première ligne. Cette façon de faire est aussi un exemple (de plus) de la conception de la démocratie par le maire.
Pour finir sur le sujet, autant je peux admettre que l'on interpelle le maire sur le manque de démocratie qui accompagnait l'abattage de cet arbre, autant je n'accepte pas ce genre d'attaque ad hominem. Elle n'apporte rien au débat et pire, discrédite pour longtemps leurs auteurs.

mardi 20 janvier 2015

Mon courrier au maire du Mans en faveur de Raif Badawi.


Lettre ouverte à Jean-Claude Boulard, maire du Mans.

 Le Mans, le 19 janvier 2015

 Monsieur le Maire,

 Raif Badawi, sujet saoudien, a été condamné dans son pays à dix ans de prison, 225 000 euros d’amende et à 1000 coups de fouet. Son crime ? Avoir critiqué dans son blog le régime d’Arabie Saoudite. Le jugement rendu était aux motifs d’insulte à l’Islam, d’apostasie et de désobéissance au père, délit en Arabie Saoudite.
Le 9 janvier, une partie de son châtiment a été exécuté puisqu’il a été victime des 50 premiers coups de fouet. Les 50 suivants devaient avoir lieu la semaine suivante, le 16 janvier, mais ont été reportés par la justice car les blessures provoquées par les 50 premiers coups n’étaient pas cicatrisées.

Le mardi 10 juin 2014, vous receviez à la mairie du Mans, en présence d’élus, Abdulaziz bin Turki Al Saud.
Pilote des 24 heures du Mans, monsieur Abdulaziz bin Turki Al Saud est aussi prince d’Arabie Saoudite et membre de la famille royale. Vous lui avez remis à cette occasion la médaille d’honneur de notre ville.
Abdulaziz bin Turki Al Saud s’en félicitait dans un message internet : « It was an honor today for me and my brother to be welcomed by the Mayor of Le Mans and the Islamic community in presenting us with the medal of the city ».

Compte-tenu du contexte actuel, j’attends de vous, monsieur le Maire, que vous interveniez auprès du prince Abdulaziz bin Turki Al Saud afin qu’il puisse relayer auprès des autorités saoudiennes la demande d’organisations humanitaires françaises visant à annuler ce châtiment qui viole l’interdiction de la torture et des traitements cruels et dégradants.


Veuillez recevoir, monsieur le Maire, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Yves Ollivier
Ancien adjoint au maire du Mans.