dimanche 26 octobre 2014

Donner d'une main... ce que l'on veut reprendre de l'autre ?


Une bonne nouvelle pour les cyclistes manceaux : la réalisation particulièrement réussie de la mise en place du contresens cycliste rue des Victimes du Nazisme.
Il était attendu... Il est là, entre la rue Rebecca et la Croix de Pierre et permet ainsi une liaison cycliste plus simple entre le Villaret et le centre-ville.
Il débouche ainsi sur le boulevard de Négrier avec un feu « rien que pour nous » avant de rejoindre la Croix de Pierre.
Pour l'utiliser quotidiennement, j'en suis particulièrement satisfait même si j'ai eu le droit à des « gros con ! », « connard! », et plus précisément par une connaissance « connard d'écolo ! », insultes désormais classiques d'automobilistes qui n'aiment pas voir leurs privilèges ébréchés ou alors qui n'ont pas vu ce nouveau contre-sens cycliste. Je me permets donc une suggestion : ne serait-il pas possible à l'entrée de la rue des Victimes du Nazisme d'ajouter un panneau « Attention : nouveau plan de circulation ».
Mais tout cycliste toujours à l'affut des aménagements réalisés par la collectivité, sait qu' il ne faut jamais baisser la garde.  En effet, la presse locale a fait le compte-rendu de la visite du maire et des élus dans le quartier centre, et rapporte qu'il est envisagé de mettre la rue Saint-Bertrand en double sens afin de résorber les bouchons qui se forment au carrefour Chanzy-Bollée-de Gaulle. Cette mise à double sens, si j'ai bien compris, permettrait aux véhicules descendant la rue Berthelot de rejoindre directement l'avenue Bollée sans engorger la rue Chanzy (cf plan ci-dessous).
Certes, mais quand on est cycliste et que l'on regarde la configuration de la rue Saint-Bertrand :
Une bande cyclable, une voie automobile, des emplacements parking, je crains qu'une mise à double-sens se fasse au détriment de la bande cyclable...
Même chose pour la portion de la rue Erpell qu'il faudrait également mettre à double sens :
Il est vrai  encore  que le projet n'est pas totalement formalisé. J'espère que les élus cyclistes (si, si, j'en connais...) resteront vigilants, sachant que, quand il y a des choix à faire, le vélo est trop souvent sacrifié sur l'autel de la circulation automobile. Faut-il rappeler la suppression de la bande cyclable rue Gougeard quand celle-ci a été remise en double sens (photo ci-dessous) ?
Au moment où il y a une volonté gouvernementale d'engager la transition énergétique (développement des transports en commun, déplacements doux,...) la politique cycliste de notre collectivité doit trouver toute sa place.

mercredi 8 octobre 2014

Sénateur-maire-président, maire-président-sénateur, président-sénateur-maire ?


Hormis les déclarations de la porte-parole municipale de l'UMP, je n'ai guère vu de réactions à l'interview de Jean-Claude Boulard parue dans le Maine-Libre du samedi 4 octobre (une partie est ICI). Je m'attendais à des réactions à gauche et puis... rien... Quitte à passer une fois de plus pour l'iconoclaste de service, il est bon quand même de donner quelques éclairages sur les réponses apportées par le nouveau sénateur-maire-président et en particulier sur l'avenir de la mairie du Mans.
D'abord le cumul. Je ne vois pas pourquoi ce qui ne sera plus possible en 2017 est acceptable en 2014. En 2009, les socialistes se sont prononçés contre le cumul et l'ont inscrit dans leurs statuts. « L'exigence démocratique, la transparence et l'exemplarité imposent d'en finir avec cette incongruité française, tant elle empoisonne les mécanismes institutionnels ». Mais cette exigence visiblement n'a pas arrêté le maire du Mans.
Après avoir affirmé lors de la campagne des municipales que, seule, la ville du Mans l'intéressait, il a promis lors de la campagne des sénatoriales qu'en 2017, quand il faudrait choisir entre le mandat de sénateur et de maire, il choisirait son mandat de maire tant il est attaché à notre belle capitale cénomane. (Pourquoi alors s'être présenté ?) Mais voilà, grandes électrices et grands électeurs, le sénateur-maire-président a encore changé d'avis une fois l'élection passée : «  Après [en 2017], je vais devoir choisir. Je peux penser d’ores et déjà à transmettre les clés de la ville à un successeur de talent. » Finies les belles promesses d'antan... et, pour en avoir discuté d'ailleurs avec certaine personne de « talent », les choses seraient en bonne voie. Je pense que ce scénario, Jean-Claude Boulard l'avait en tête bien avant les élections municipales.
Même si il nuance ses propos par la suite : « Si j’ai une hésitation en 2017, je continuerai à exercer mon mandat de maire jusqu’à son terme, abandonnant celui de sénateur. », il prépare le terrain auprès des Mancelles et des Manceaux avec l'idée qu'il pourrait éventuellement quitter son mandat de maire en 2017 tout en se préparant une porte de sortie au cas où ... Je n'ose plus parler de respect des électrices et des électeurs...
Je suis vraiment surpris du silence tonitruant des élus EÉLV sur le sujet quand je pense à ce que nous, écologistes, avions pu dire sur la question du cumul. Exeunt les grands discours sur le sujet. Même silence au Parti Socialiste (normal) et au Front de Gauche (beaucoup plus surprenant).
Une remarque aussi sur la réponse du sénateur-maire-président quant aux indemnités, tout fier soit-disant de faire un «geste » : « J’abandonne en effet toutes mes indemnités de maire du Mans et de président de Le Mans Métropole. » Le journal du net (c'est ICI) a estimé à 8 099 € les indemnités de Jean-Claude Boulard. Les indemnités qu'il touchera pour son mandat de sénateur : 5 379,12 € d'indemnité (c'est ICI) à laquelle s'ajoute l'Indemnité Représentative de Frais de Mandat de 6 037,23 € (c'est ), soit un total de 11 416,35 €. Pécuniairement, le sénateur-maire-président est loin de perdre au change...
D'ailleurs, cela aurait pu devenir un argument pro-cumul car nos deux collectivités, ville du Mans et Le Mans-Métropole, vont ainsi économiser quelque 100 000 € par an ! Étonnant que notre sénateur-maire-président n'y ait pas pensé :  « Je me présente aux sénatoriales car, en cette période de disette imposée aux collectivités locales, je leur fais faire des économies ». Ça aurait eu de la gueule...

jeudi 2 octobre 2014

Le départ de Jean-Philippe Magnen


Pour peu de Mancelles et Manceaux, le nom de Jean-Philippe Magnen va évoquer quelque chose. Il est pourtant élu d'Europe-Écologie les Verts au Conseil Régional des Pays de la Loire. Il en est même troisième vice-président et porte-parole des élus EÉLV dans ce même conseil. Il a donc eu le rôle difficile de jouer le « tampon modérateur » avec Jacques Auxiette et les socialistes sur la lutte contre l'aéroport de Notre Dame des Landes.
Au sein de son parti politique, il a franchi tous les échelons pour devenir porte-parole national. C'est donc au sein des Verts que nous avons été amenés à nous rencontrer. Ne partageant pas les mêmes orientations au sein de ce parti, nous nous sommes assez souvent opposés, mais en gardant l'un envers l'autre, du moins pour moi, respect et écoute.
Jean-Philippe vient d'annoncer aujourd'hui son souhait de ne pas renouveler son mandat et de quitter les responsabilités politiques :
« Aujourd’hui, je ne crois plus à la vie politique "traditionnelle", régie uniquement par les partis. Quand nous revendiquions de faire de la politique autrement, il s'avère qu'EELV fait à son tour, et au grand dam de nombreux(ses) d’entre nous, de la politique comme tous les autres partis. [..] La conquête du pouvoir devient le seul objectif de l'action au détriment du pouvoir d'agir pour améliorer le quotidien des gens et le "vivre ensemble" qui reste l'objectif essentiel de l'engagement politique. »
J'aurais très bien pu écrire cette critique de ce qu'est devenue EÉLV.
Mais ce que je retiens le plus dans sa déclaration, c'est cette phrase :
« Je fais le choix à 47 ans de rééquilibrer mes temps de vie. Après 15 années de "vie politique" de presque tous les instants, je vais reprendre une activité professionnelle autour de mon métier de psychothérapeute, à travers un certain nombre de projets que je souhaite mener à l'avenir. »
Elle pose, en effet, la question du cumul des mandats dans le temps.
Quand on pose le problème du cumul, c'est en général l'accumulation de mandats à un temps donné et avec les élections sénatoriales en Sarthe, nous avons été particulièrement gâtés. Jean-Philippe, en reprenant le cours de sa vie professionnelle après 15 ans de mandat, pose clairement le problème du cumul dans le temps. Combien sont-ils aujourd'hui parmi les élus de tous bords et, en particulier à EÉLV, à vouloir en faire autant ? Et pourtant, cela devrait être la règle...
Quand je vois certain, après 38 ans de mandats, se faire élire sénateur après avoir été maire, président d'agglo, conseiller général et député, cela pose un certain nombre de questions sur le fonctionnement de notre démocratie.
Alors merci Jean-Philippe d'avoir posé le problème et bonne chance dans la réalisation de tes projets futurs.